Achille BARAGUEY D’HILLIERS
Médaillé de Sainte-Hélène




Nous tenons à remercier Xavier Antoine pour ces renseignements.
 
 

 
 
 

Renseignements sur Achille BARAGUEY D’HILLIERS


Le futur maréchal Baraguey d'Hilliers est né le 6 septembre 1795 à Paris.

Son père est général de la Révolution puis du premier Empire et meurt d'une fièvre nerveuse à Berlin, en janvier 1813.

Il n'a que onze ans lorsqu'il s'engage au 9ème régiment de dragons, en 1806. L'année suivante il est admis au prytanée militaire et en 1812, il sert au 2ème régiment de chasseurs à cheval avec le grade de sous-lieutenant. En août 1813, il est nommé lieutenant et aide de camp du maréchal Marmont. Quelques mois plus tard, le 18 octobre 1813, il a le poignet gauche emporté par un boulet de canon à Leipzig.
Nommé capitaine en février 1814, il reste aide de camp de Marmont et après l'abdication de Napoléon, il est capitaine à la suite au 6ème régiment de chasseurs à cheval. Pendant les Cent-Jours, il démissionne de son poste afin de ne pas servir. Il est réintégré le 8 juillet 1815 dans son régiment puis affecté au 2ème régiment de grenadiers à cheval de la garde royale le 10 octobre suivant.
En 1816, il est confirmé comte héréditaire et en 1818 il est chef d'escadron. Son handicap le contraint à passer dans l'infanterie en 1820. Il combat en Espagne de 1823 à 1825 dans le 9ème régiment de ligne. Major au 2ème régiment d'infanterie de la garde royale, lieutenant-colonel au 2ème régiment d'infanterie de ligne puis au 1er régiment d'infanterie légère, il participe à la prise d'Alger en 1830. Il est colonel le 31 août de cette même année.
De retour en France en 1833, il est nommé commandant en second de l'Ecole militaire de Saint-Cyr. Il prend le commandant de cette école et devient maréchal de camp le 22 novembre 1836. Il s'y fait une réputation légendaire de sévérité et de dureté mais finit par être apprécié pour son impartialité.
En 1841, Baraguey d'Hilliers sert en Algérie mais fatigue tant ses soldats par des marches incessantes et parfois inutiles qu'il est renvoyé en France. Disponible de 1844 à 1847, il est nommé inspecteur général du 21ème arrondissement d'infanterie le 11 juin 1847. Après la révolution de février 1848, il est en poste à Besançon puis à l'armée des Alpes. Elu député du Doubs le 23 avril 1848, il est l'un des chefs de la droite monarchiste. Il finit par se rallier au prince-président, plus par opportunisme que par bonapartisme.

Réélu député du Doubs en 1849, il est nommé commandant en chef du corps expéditionnaire de la Méditerranée le 4 novembre 1849, mais abandonne ce poste deux jours plus tard car nommé envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la République en mission temporaire auprès du Pape. Contacté, Baraguey d'Hilliers refuse de participer au coup d'Etat de Louis-Napoléon afin de ne pas risquer de se compromettre. Il est alors remplacé par Magnan dans son commandement des troupes de Paris. Il adhère néanmoins au nouvel ordre des choses et est nommé sénateur le 26 janvier 1852. Le 28 janvier suivant, il est l'un des vice-présidents du Sénat. Nommé ambassadeur extraordinaire et ministre plénipotentiaire près la Sublime Porte ottomane, il porte atteinte aux bonnes relations avec l'Empire ottoman et avec l'Angleterre et Saint-Arnaud provoque son rappel au début de la campagne d'Orient.

En 1854, à la tête d'un peu moins de 13 000 hommes, il commande le corps expéditionnaire français dans la Baltique. Il s'empare de la forteresse de Bomarsund et à la suite de cette modeste victoire se voit attribuer le bâton de maréchal, le 28 août 1854.

Il occupe ensuite divers commandements en France et lors du conflit avec l'Autriche est désigné pour commander le 1er corps de l'armée d'Italie. Il souffre alors d'un épanchement de synovie aux genoux et se fait mettre des pointes de feu, remède utilisé pour les chevaux, afin de ne pas retarder son départ pour l'armée.

Le 8 juin 1859, il bat les Autrichiens à Melegnano mais toujours impatient et peu soucieux du sang de ses hommes, il attaque prématurément et il y a, dans les divisions Bazaine et Ladmirault, 951 tués, blessés et disparus. Il prend une part importante à la victoire de Solferino le 24 juin 1859. Il est ensuite nommé au commandement supérieur du 5ème corps d'armée à Tours de 1859 à 1870, avec un intermède de quelques mois où il commande le camp de Châlons.

Le 19 juillet 1870, alors que la campagne contre la Prusse va commencer, Napoléon III le place à la tête des troupes de Paris ; il compte sur la fermeté du maréchal pour maintenir l'ordre. Hélas, Baraguey d'Hilliers ne remplit pas sa mission. Ayant annoncé à l'Impératrice sa volonté de démissionner, celle-ci lui dépêche la princesse Mathilde pour le convaincre de garder son poste et de défendre le régime mais sans résultat. Le 13 août, il cesse d'exercer son commandement et après la défaite contre la Prusse, il est président de la commission d'enquête des capitulations de septembre 1871 à mai 1872. Il n'exerce ensuite plus de commandement et se suicide à Amélie-lès-Bains le 6 juin 1878.

De tournure élégante, grand, mince, avec des traits distingués, Baraguey d'Hilliers est vert dans son langage. Homme énergique, difficile, aussi dur aux autres qu'à lui-même, il meurt comme il avait vécu.

Les soldats l’appelaient le père Baraguey d’Hilliers ou le Baraguey. Les Arabes, à cause de son amputation, l’avaient appelé le Bou-Drâ (le manchot). Bugeaud le traitait de butor.